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Tribune : Affaire déboulonnage Kapiamba et Diomi à l’affût du sensationnel (JB Shimuna Luvumbu)

 Alors que le Président de la République lui-même même a tenu à circonscrire ses propos en précisant qu'il voulait plutôt parler de déboulonner les antivaleurs que des personnes physiques, deux personnalités des plus clivantes ont cru bon de sortir du bois pour créer la pagaille autour des propos militants dont l'auteur lui-même a été le premier à rapidement apporter le rectificatif.

Militant éthno -tribal évoluant sous le paravent de la société civile, Georges Kapiamba a été le premier à dégainer en encourageant le "peuple", entendez talibans ou base subversive de l'UDPS, à aider le Président à venir à bout de la dictature. Une façon pour ce tribaliste de se réjouir que son président de parti devenu Chef de l'État ait embouché, le temps d'un speech, les éléments de langage de l'impérialisme décadent qui finance à tout va, pour des raisons inavouées, des ONG des droits de l'homme comme l'ACAJ; avec pour mission principale de monter qu'une race prétendumment supérieure a toujours été plus soucieuse des libertés fondamentales des africains que les élites noires elles-mêmes. Les pesanteurs tribales ayant pris le dessus, Georges Kapiamba s'est pour la première fois éloigné des autres droits-de-l'hommistes emmenés par l'Église catholique, qui eux continuent à revendiquer une vérité des urnes contraire à celle qui a vu Félix Tshisekedi accéder à la magistrature suprême. Ce combat pour la vérité des urnes, Kapiamba ne le mènera jamais, et pour cause!

En ce qui concerne DIOMI Ndongala, ses propos doivent être simplement interprétés à l'aune d'un opportunisme politique d'un repris de justice qui se sent redevable à celui qui l'a fait sortir de la prison qu'il n'aurait jamais dû quitter dans un véritable état de droit, condamné qu'il était pour des faits avérés de viol caractérisé sur mineures. Tout ce qu'on peut espérer, c'est qu'il ait pu faire sa déclaration sur le "déboulonnement" à plus de 500 mètres des écoles des filles.

Tout compte fait, s'il y a un point sur lequel la coalition FCC-CACH peut être sûre de convoler longtemps en justes noces, c'est l'engagement à combattre sans menagements des vestiges de la dictature qui ont la peau dure depuis la deuxième République. Le changement des mentalités dont l'Autorité Morale du FCC s'est fait chantre depuis son accession au pouvoir n'a pas été un franc succès de l'aveu de Joseph Kabila lui-même qui se plaignait de n'avoir pas pu changer l'homme congolais solidement enraciné dans les antivaleurs héritées du mobutisme. On se rappelera que le candidat du FCC à la présidentielle, Emmanuel Ramazani Shadari, n'avait eu de cesse de prévenir pendant la campagne électorale qu'il serait sans pitié contre les antivaleurs comme la corruption endémique, la tracasserie, le règne des intouchables et des privilégiés en faveur de l'instauration tous azimuts de l'état de droit. Le changement que le peuple congolais attend avec impatience n'est pas une exclusivité du CACH qui, par ailleurs a beaucoup à se reprocher depuis qu'il est au pouvoir, mais un horizon régulateur que toute la classe politique doit désormais considérer comme la boussole cardinale de l'action publique.

Jean Bodin Shimuna Luvumbu

 

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samedi 20 avril 2024
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